Archives pour la catégorie Articles Presse et Web

Un panel des articles de presse écrite ou web rédigés par NICOLAS Jean-Mary.

Paris vendangera encore longtemps

Avec un peu de retard, les traditionnelles vendanges parisiennes 2013 ont bien eu lieu le 21 septembre dernier. Oui oui, vous avez bien entendu, des vendanges à Paris ! Le Bistrot Mélac (11e), véritable Cave-dégustation aveyronnaise attaque le cep depuis près de 35 ans. Depuis la revente en avril dernier du restaurant, les riverains craignaient la disparition de cet événement historique et populaire dans la Capitale. Qu’à cela ne tienne ! Pour cette 34e édition, Jacques Mélac lui-même a assuré le passage de témoin et promet de revenir tous les ans…

Situé au croisement de la rue Léon Frot et de la rue Emile Lepeu dans le quartier Charonne, le Bistrot Mélac, ancienne propriété de Jacques Mélac fait partie de cette nouvelle génération de bistrot où l’on mange bien « fait maison ». Sauf que lui emboite le pas très tôt, au début des années 80, quand il reprend à l’époque l’affaire de son paternel. Il apporte peu de changements mais il assoie ses propres exigences : Ne servir QUE des produits fins et de qualité. Un peu plus de trois décennies plus tard, il faut dire que bien lui en a pris. Sa carte est aujourd’hui fortement assaisonnée de produits phares du terroir aveyronnais et sa table souvent recommandé dans le microcosme culinaire parisien. La saucisse est généreuse, l’aligot comme il faut et la cave à vins mérite plus un séjour qu’un détour, tant le choix s’avère pléthorique. Mais le Bistrot Mélac, c’est aussi et surtout chaque année les seules vendanges « à la traditionnelle », au cœur de Paris.

Bal musette et ballons de vins !

Tout est parti d’un cep ramené de Bozouls le village natale, en Aveyron et planté dans la cave. Aujourd’hui, c’est une immense treille qui lézarde les murs en pierre de la devanture du troquet. « J’ai pu faire ma première vendange en 1979 », se souvient le Moustachu, un brin nostalgique. Une journaliste, de passage par hasard et intriguée, avait promis de revenir traiter le sujet l’année suivante.

Paris, 21-09-2013. Jour de fête à Charonne. Crédits Nicolas Jean-Mary©2013
Paris, 21-09-2013. Jour de fête à Charonne. Crédits Nicolas Jean-Mary©2013

Depuis, le rituel s’est installé, au fil des ans, pour devenir un rassemblement populaire et convivial non-seulement pour les riverains du quartier mais aussi pour les amateurs de bonne bouffe et de bon « rouge ». On dresse les tables à tréteaux. Dans une ambiance de bal musette rythmée au son de l’accordéon, on danse parmi le ballet des serveurs qui défilent, assiettes de charcuterie et ballons de vin en main. Le temps chavire. Jeunes, moins jeunes et plus vieux, de tous horizons partagent le même plaisir à se retrouver ou à se découvrir. Et même le soleil est au rendez-vous.

Nouveau patron, même tradition…

Mais le doute et l’inquiétude ont plané quant à la tenue de ce qui est devenu un vrai « must have » pour les Parisiens. Lorsque Jacques Mélac, après tant d’année de service auprès des autres, a décidé de prendre enfin du temps pour lui et mis son affaire en vente, beaucoup se sont enquis de l’avenir « des Vendanges de Charonne » de sa tombola, et des jambes nues et rosées des femmes au foulage*.
Présent pour l’occasion, le Maire du 11e Patrick Bloche a qualifié sa circonscription « d’arrondissement le plus agréable de Paris »,tout en rendant hommage à Jacques Mélac pour sa grande contribution à l’animation du quartier.


Réuni sur le chapiteau en compagnie du nouveau propriétaire Didier Madamour, Aveyronnais lui-même, Jacques Mélac a assuré le passation. Les Vendanges de Charonne continuent et encore pour longtemps. Alors santé et à l’année prochaine !

*Foulage : Le foulage a pour but de faire éclater les grains de raisin pour en faire sortir la pulpe et le jus sans écraser les pépins, afin de favoriser la macération durant la fermentation.

Finales NBA: la jeunesse de Miami face à l’expérience des Spurs

Le monde de la NBA retient son souffle. Cette édition 2013 des finales offre une opposition des plus attractives à partir du 7 juin. La jeunesse talentueuse et explosive de Miami, symbolisée par le quadruple « MVP » LeBron James, sera opposée à l’expérience et à l’abnégation des Spurs de San Antonio, emmenés par un Tony Parker qui atteint sa plénitude et le vétéran Tim Duncan, motivé par une dernière bague de champion.

Les fans de la NBA peuvent se rassurer. Ils auront droit à la meilleure opposition qui soit pour cette 64e finale du plus illustre championnat de basket au monde.

Des parcours à l’opposé des pronostics

D’un côté, les Spurs de San Antonio, emmenés par sa vieille garde, le trio Duncan-Ginobili-Parker. Ces derniers voudront remporter un cinquième titre. Le trio majeur de la franchise texane, réuni depuis 2002, a déjà glané trois titres sous les ordres de leur coach Gregg Popvitch, en place chez les Spurs depuis 1996. L’expérience et le savoir-faire de San Antonio dans les grandes occasions peut donc être un avantage déterminant.

De l’autre côté, les Heat de Miami apparaissent, aux yeux de tous, comme les favoris. D’une part parce qu’ils sont les tenants du titre après leur victoire l’an passé face à Oklahoma City (4-1), mais surtout parce que les Heat comptent parmi leur effectif le meilleur joueur de NBA : LeBron James. « The Chosen One » (l’Elu), quatre fois MVP sur les cinq dernières années, est aussi le cerveau du Big Three de Miami formé par Dwyane Wade et Chris Bosh. Pour ces deux derniers, en petite forme, il s’agira de retrouver leur vrai niveau entrevu pendant toute la saison régulière, où les Heat avaient collectionné les victoires (66 en 82 rencontres).

Lebron James

Mais pour en arriver là, les deux franchises américaines ont eu des parcours assez différents dans l’ensemble. Les Spurs, que l’on taxait d’équipe vieillissante autour de son vétéran Tim Duncan -37 ans-, ont eu les ressources pour se sortir à chaque fois des écueils semés pendants les play-offs. Annoncés perdants contre les Lakers au premier tour (4-0), en difficulté contre Golden State de Stephen Curry en demi-finale (4-2), les Spurs ont triomphé à chaque fois. Au forceps et souvent avec un « TP » au sommet de son art, selon les observateurs. Ce dernier est devenu le 18e meilleur marqueur de l’histoire des play-offs cette saison.

Miami, un favori en difficulté

A Miami, paradoxalement, la place en finale a été obtenue dans la douleur. En finale de conférence, à l’Est, les Heat étaient opposés aux Pacers d’Indiana. Malgré un très bon départ dans la série (3-1 à l’issue des quatre premiers matches), l’équipe a montré des signes de fragilité au moment de conclure. Rejoints à trois partout dans la série, les coéquipiers de LeBron James ont dû attendre un septième match décisif pour faire la différence et s’assurer une troisième finale NBA d’affillée.

Ces finales qui vont débuter dans la nuit du 6 au 7 juin et pourraient durer jusqu’au 20 juin  seront encore l’apogée de la saison de basket aux Etats-Unis.

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De la Casamance à Bercy : la lutte sénégalaise a bien changé

Publié sur RFI.fr
Ils s’appellent Commando, Assurance ou encore Super Etoile. Ce ne sont pas les super-héros de la dernière série TV à la mode mais bien les nouveaux champions de lutte sénégalaise, un art de combat ancestral, devenu aujourd’hui une pratique sportive très populaire et génératrice de sommes importantes au Sénégal. Ces gladiateurs modernes seront au Palais Omnisports de Paris-Bercy, pour le premier gala de lutte sénégalaise en Europe, ce samedi 8 juin 2013. Présentation d’une discipline peu connue en Europe.

lutte senegalaise

La lutte sénégalaise, dite « laamb » en wolof, est très populaire dans la région de la Casamance (sud-ouest du Sénégal). L’histoire raconte qu’autrefois, après une dure journée passée dans les champs d’arachide, de maïs ou de sorgho, les jeunes hommes se retrouvaient sur la place du village pour s’affronter à mains nues, corps contre corps.

Un art de combat traditionnel des plus anciens

Il s’agissait alors de rivaliser de force, faire preuve d’ingéniosité et de ruse pour « allonger » son adversaire au sol. La tradition se perpétuant, la pratique est devenue au fil du temps un rituel qui marque la fin de la saison des pluies. Désormais, on ne se bat plus uniquement pour sa gloire personnelle mais pour les siens et son village. Les lutteurs s’affrontent alors dans des championnats organisés appelés Mbaapat.

A cette dimension sportive se greffe tout un folklore mystique et quasi religieux symbolisé par des rites, des chants et des processions typiques de la culture sénégalaise, mais aussi gambienne. En effet, la région du Sine-Saloum, à cheval sur le Nord-Sénégal et le sud de la Gambie, est aussi un haut lieu pour la pratique de cet art de combat 100% africain.

L’enjeu des ces tournois ? L’heureux vainqueur repart avec du bétail, des céréales et d’autres biens mis en jeu. Au-delà du gain matériel, c’est aussi la fierté de représenter dignement son village mais aussi la naissance d’une forte popularité auprès de la gente féminine. Mais les prix mis en jeu devenant de plus en plus importants, la lutte sénégalaise va dépasser son cadre ludique et traditionnel pour devenir une activité économique lucrative à fort potentiel.

Entrée dans l’ère moderne et explosion économique

Les places de village, de moins en moins adaptées aux exigences du succès populaire et au développement de la pratique, sont vite supplantées par des arènes. Puis les arènes par des stades, à l’aube des années 80. On ne parle plus de prix mais de cachets. Le premier combat organisé dans un stade de football offre une enveloppe d’un million de francs CFA ! Une somme jugée astronomique à l’époque.

Depuis, comme tout sport ultra populaire, promoteurs, publicitaires et sponsors se sont emparés du phénomène. De multiples écuries de lutteurs ont vu le jour à travers le pays, et l’engouement pour cette pratique remporte un franc succès. Si bien que le 4 avril 2010, le montant du cachet pour le choc opposant Yekini, « Roi des Arènes », et Mohammed Ndao « Tyson » atteint les 100 millions de francs CFA. On peut considérer cet épisode comme l’avènement définitif de la pratique dans la culture sénégalaise.

La lutte sénégalaise veut aussi s’exporter en Occident

Aujourd’hui, la lutte sénégalaise est considérée « comme le sport numéro un au Sénégal, et devant le football », selon Ousmane Mbaye, chargé de communication du tournoi de gala de Paris-Bercy. En effet, depuis les résultats insatisfaisants de l’équipe nationale sénégalaise, les jeunes semblent de plus en plus s’identifier à ces athlètes combatifs et volontaires, et la lutte qui pouvait parfois paraître pour certains comme une activité ringarde, regagne ses lettres de noblesse sur le continent noir, notamment en Côte d’Ivoire, au Mali, au Niger mais aussi au sein des diasporas occidentales. Par ailleurs, lors du gala de Bercy, un des combattants attisera la curiosité à coup sûr : l’Espagnol Juan, 1m95 et 135 kilos. Surnommé « le Lion Blanc », il s’est taillé une solide réputation en lutte sénégalaise, en restant invaincu jusqu’à ce jour.

En marge du « grand choc » -dixit l’organisateur- entre Baboye et Bombardier, huit combats préliminaires comptant pour le championnat sénégalais seront présentés au public. Le rendez-vous de Bercy sera d’ailleurs retransmis en direct dans plus de 20 pays d’Afrique. Par ailleurs, la Fédération française de lutte s’associe elle aussi à l’événement. Les frères Steeve et Christophe Guénot, médaillés olympiques à Pékin en 2008, pourraient même participer à une exhibition. Début des hostilités samedi 8 juin à partir de 19 heures.

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